Souvenirs du croiseur

Souvenirs du Croiseur MONTCALM

C'était un fier Croiseur, il s'appelait Montcalm

Du nom de ce marquis, héros de Nouvel‘France

Qui, au-delà des mers, sacrifia corps et âme

Pour une noble cause qu'on nomme Indépendance.

 

Il était imposant ce navire de guerre

Avec ses neufs canons aux gueules menaçantes,

Avec sa haute étrave découpant dans la mer,

Tel un monstrueux soc, les vagues déferlantes.

D'autres armes aussi faisaient forte impression :

Tubes lance-torpilles et de quatre-vingt-dix.

Pom-pom et mitrailleuses pour le tir contre-avions.

On déchaînait l'enfer au cours des exercices.

 

Les antennes radar, comme des papillons

Au sommet de leurs mâts tournoyaient dans le vent

Attachés à leurs drisses, d'élégants pavillons

Envoyaient des messages aux autres bâtiments

Avec ses deux compères, les Georges Leygues et Gloire

Ils formaient une escadre, l'escadre des Croiseurs.

Navigant de conserve, on avait peine à croire

Que de si beaux navires puissent créer la peur.

 

Deux rangées de hublots découpés dans sa coque

Lui donnaient malgré tout un aspect élancé.

On ne connaissait pas à cette ancienne époque

Le confort de la vie en air conditionné

L'équipage ignorait le sommeil en couchettes,

Mais on dormait très bien vautré dans un hamac,

Araignées élargies de petites planchettes

Tout près de son caisson où l'on rangeait le sac.

 

De Norvège à Dakar, de Corse à Normandie,

Indochine, Algérie, telle fut sa carrière.

Des missions importantes si dignement remplies

Qu'il se vit honoré par une Croix de Guerre.

Mais il dut assumer des tâches moins guerrières

Campagne des Salins, sorties d'entraînement,

Secours aux naufragés, actions humanitaires,

Accomplies, là aussi, avec grand dévouement.

 

Montcalm, noble marquis, tu pouvais être fier

De ce vaillant bateau portant ta dédicace

Comme, sans aucun doute, elle doit t'être chère

La moderne Frégate venue prendre sa place

J'ai servi deux années sur ce puissant navire.

J'en garde un souvenir qui ne peut s'effacer.

Regret de ma jeunesse, c'est vrai, il faut le dire,

Mais surtout, dans mon âme, une énorme fierté.

 

Bernard MALTER

18 Janvier 2001

 

 

Commentaires

  • PAGE
    • 1. PAGE Le 12/05/2014
    Bonjour.
    Je découvre votre site en meme temps que je consulte le livret de solde de mon père Camille Page matricule 101.B.38 matelot canonnier au bord du Montcalm embarqué à bord le 19.8.38 jusqu'au 8.3.41. Je possède quelques photos mais il n'y pas de nom.
    Je regrette de ne pas avoir découvert ce site que j'aurai pu montrer à mon père aujourd'hui décédé. Il venait de Bretagne. cdt

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